Redéfinir le Féminisme en 2024 : au-Delà des Préjugés
Le terme « féministe » est fréquemment brandi de manière péjorative, souvent assimilé à une insulte. En 2024, que signifie réellement être féministe ? Est-ce une lutte pour les droits des femmes ou une hostilité envers les hommes ?
Dans le cadre du mois d’actions de la plateforme Femmes de Mars et en collaboration avec le Théâtre de l’Ancre, le Centre Ener’J a décidé d’explorer ces questions avec les jeunes de l’AJMO Solidarcité. Le prisme adopté est un parallèle avec l’histoire mythologique de la gorgone Méduse.
Méduse fut la victime d’un viol dans le temple d’Athéna par le dieu Poséidon. La déesse, furieuse de la profanation de son sanctuaire, transforma Méduse en une créature hideuse : une gorgone. Mais est-ce la bonne version de l’histoire ?
Lors de notre première séance de réflexion, nous avons recueilli auprès des jeunes leurs perceptions de l’histoire ainsi que leurs sentiments à l’égard des féministes, souvent teintés de négativité. Il est difficile à croire que, encore aujourd’hui en 2024, la quête de l’égalité entre les femmes et les hommes soit souvent réduite à de telles stigmatisations. Un aspect captivant a été l’examen des injonctions imposées par le patriarcat, tant aux femmes qu’aux hommes. Ces contraintes, nombreuses et souvent dénuées de justifications solides, méritent d’être remises en question.
Au cours d’un second atelier, l’équipe pédagogique a établi un parallèle entre le féminisme et le mythe de Méduse. Les jeunes ont pris conscience de la diversité au sein du mouvement féministe, tout comme la perception de Méduse varie selon le point de vue adopté. Méduse, souvent vue comme une créature effrayante pétrifiant les hommes d’un simple regard, suscite des questions fascinantes. Pourquoi agissait-elle ainsi ? Par vengeance, animée par le ressentiment envers les hommes à l’origine de son malheur ? Ou bien pour protéger les femmes contre de futures agressions ?
Ces réflexions se matérialiseront à travers des créations artistiques conçues par les jeunes eux-mêmes, exposées lors d’une manifestation à venir qui sera accessible durant le mois de mars au local du Centre Ener’J. Le but de cette démarche est d’inciter le public à une réflexion approfondie, contribuant ainsi à restaurer, ne serait-ce qu’en partie, la noblesse du terme « féminisme ».