Le cyberharcèlement : le harcèlement moral numérique !

20 Fév | Éducation aux médias

Le harcèlement scolaire est dangereux pour le bien-être d’un enfant ou d’un adolescent. Il conduit à l‘angoisse, au sentiment d’insécurité et quelques fois au décrochage scolaire. Comment le définir, comment le comprendre et trouver des solutions  ? Voici quelques pistes de réflexion.

Qu’est-ce que le harcèlement  ?

Le harcèlement se définit comme une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique. Cette violence se retrouve aussi au sein de l’école. Elle est le fait d’un ou de plusieurs élèves à l’encontre d’une victime qui ne peut se défendre.

Source  : https://www.nonauharcelement.education.gouv.fr/

Harcèlement ou taquinerie ?

Il n’est pas rare que les jeunes se taquinent, cela peut être une manière de montrer qu’on s’apprécie et de créer un lien affectueux avec l’autre personne. Le harcèlement commence lorsque ces taquineries deviennent hostiles, répétées et que la personne qui subit ces « taquineries » en souffre.

Différents types de violences liés au harcèlement

LA VIOLENCE PHYSIQUE : coups, bagarres, insultes, agressions physiques, jeux dangereux, défis subits.

LA VIOLENCE PSYCHOLOGIQUE : ce sont des paroles blessantes, des rumeurs, des injures, des menaces sans violence directe qui amènent à une dévalorisation de la victime et quelque fois, à une peur pour sa sécurité.

LA VIOLENCE SEXUELLE : ce sont des mots ou phrases grossières, ou des gestes à caractère sexuel.

LA VIOLENCE ALIMENTAIRE : c’est une humiliation par la nourriture (plateau renversé, eau versée sur les aliments, vol de dîner et/ou casse-croûte…).

LA VIOLENCE MATÉRIELLE : on parle ici de détérioration d’objets et de vêtements: vêtements déchirés, disparition du matériel. Le but est l’intimidation et l’humiliation.

 

Et le cyberharcèlement ?

Le harcèlement peut se poursuivre jusque dans l’espace numérique, sur les réseaux sociaux, les messageries instantanées et internet en général. Il peut prendre la forme de piratage informatique, d’appels et SMS répétés, de commentaires injurieux répétés, d’usurpation d’identité sur les réseaux, diffusion d’images/photos à l’insu de la victime…

Quelques termes de cyberharcèlement :

LE CYBER –BULLYING : c’est le harcèlement par des moqueries répétées sauf qu’au lieu de se situer dans la cour de récré, cela se passe dans l’espace numérique.

LE MOBBING : il se manifeste dans des groupes sociaux bien définis (classe, équipe sportive…). Les membres les plus forts agressent de manière continue et répétée le sujet le plus vulnérable au sein de leur groupe afin de l’isoler ou de l’exclure.

LE FLAMING : terme anglais pouvant se traduire par le fait « d’incendier » une personne par des commentaires injurieux, blessants, insultants ou choquants sur les réseaux sociaux tels que les forums.

Caractéristiques du cyberharcèlement :

L’anonymat : le cyberharceleur n’est pas directement identifié.

L’absence de face-à-face : le virtuel encourage des actes dangereux et souvent peu réfléchis parfois aux lourdes conséquences.

La récurrence : toute publication laisse des traces sur la toile (malgré les possibilités de suppression). Le harcèlement peut se produire à tout moment de la journée ou de la nuit.

La diffusion rapide : les publications qui portent atteinte à la victime se propagent sur les différents réseaux sociaux par réactions en chaîne.

Les conséquences peuvent être graves

La communication électronique amplifie les effets du harcèlement grâce à la diffusion massive des images/vidéos et la multiplication immédiate des « spectateurs ». Cela peut se faire en toute discrétion pour le harceleur. Les conséquences peuvent devenir très graves et mener à l’absentéisme, au décrochage scolaire, à l’anxiété, à la dépression, aux changements d’humeur, aux troubles du comportement, aux troubles de la socialisation, au passage à l’acte suicidaire.

Peines encourues pour le cyberharcèlement

« Si l’auteur est majeur, il risque 2 ans de prison et 30 000 € d’amende. La peine maximale peut aller jusqu’à 3 ans de prison et 45 000 € d’amende si la victime a moins de 15 ans.Si l’auteur est un mineur de plus de 13 ans et la victime a plus de 15 ans, il risque 12 mois de prison et 7 500 € d’amende.
Si l’auteur est un mineur de plus de 13 ans et que la victime a moins de 15 ans, il risque 18 mois de prison et 7 500 € d’amende.
Pour la mise en ligne d’images intimes d’une autre personne sans son consentement, la peine est de 2 ans de prison et 60 000 € d’amende »

Tu te fais harceler ? Comment réagir ?

1. Limiter tes informations sur les réseaux

Essaye de limiter les informations que tu rends publiques. Limite les données personnelles telles que les photos, ton identité, ton lieu de résidence.

2.Paramétrer tes réseaux sociaux

Il est possible de paramétrer ton profil afin qu’un groupe restreint de personnes puisse te suivre. Tu peux définir les personnes qui feront partie de ce groupe.

3. Ne pas répondre à ton harceleur

Répondre à ton harceleur ne fait que le motiver encore plus dans sa malveillance. N’essaye pas de lui répondre ou de lui faire changer d’avis. Souvent c’est une énergie perdue qui ne fait que renforcer son envie de nuire.

4. Bloquer le profil qui te harcèle

C’est une solution pour diminuer ton interaction avec le harceleur et donc atténuer sa marge de manœuvre.

5. Lister les faits

Tu peux passer à la liste des faits de harcèlement dont tu es victime. Il est important d’être le plus précis possible.

Voici les détails importants à noter :
Pour le harcèlement : la date, l’heure, le(s) lieu(x), les témoins, les faits de harcèlement.
Pour le cyberharcèlement : il sera plus judicieux de noter ce qui a été diffusé, quand, sur quel réseau, à partir de quel profil….

6. Récolter des preuves

Essaye de garder un maximum de preuves, captures d’écrans, SMS, photos, objets abîmés afin de pouvoir te retourner contre ton harceleur.

7. Communiquer avec une personne de confiance

Ne reste pas seul face au harcèlement et parles-en à quelqu’un de confiance. Une personne qui pourra t’écouter sans jugement et t’aider à trouver des solutions.

Il est également possible de contacter une structure qui saura t’écouter, répondre à tes questions et trouver avec toi des solutions adaptées pour te sortir de cette situation douloureuse et retrouver un climat de sécurité.

Porter plainte

Le cyberharcèlement est puni par la loi. Tu peux aller au commissariat pour porter plainte. Une enquête sera ouverte et le harcèlement sera condamné.

Sources :
https://www.stopharcelement.eu/stopharcelement.php
https://www.ma-grande-taille.com/societe/cyber-harcelement-comment-se-proteger-264727

 

Qui contacter en cas de harcèlement ?

Si tu as besoin de parler, d’être écouté, que quelqu’un de formé réponde à tes questions et t’aide à trouver des solutions, voici les contacts qui te seront utiles :

· Dans le cadre scolaire, contacte le numéro vert gratuit depuis la Belgique du lundi au vendredi de 9h à 16h. Tel : 080095580.
· Pour toute urgence de harcèlement, appelle le 107, ce numéro est gratuit, anonyme– 24h/24h, 7/7.
· Centre de prévention du suicide – Gratuit et anonyme – 24h/24h, 7/7 : tel : 080032123.

Lien vers le site de stop harcèlement belgique : https://www.stopharcelement.eu/stopharcPquefaire.php